Yasujirô Ozu, un cinéaste à découvrir pour mieux comprendre le Japon.

Le goût du sake

Pour les futurs expatriés ou voyageurs au Japon désirant se renseigner au mieux sur la société  japonaise, les films de Yasujirô Ozu sont de véritables mines d’or.

Ces œuvres revêtent un intérêt ethnologique et permettent de mieux se familiariser avec la culture, les traditions, ainsi que les mentalités japonaises. Car comprendre la culture japonaise n’est pas une mince affaire.

Bien que datant des années 50, ces œuvres restent de précieux témoignages de l’évolution de la société japonaise.

Ozu s’est en effet intéressé aux changements de la période d’après guerre, sous l’impulsion du boom économique et dans un contexte de colonisation américaine.

La société japonaise a en effet fortement évolué dans les années 50, 60 et 70 avec l’industrie technologique, et sous l’influence du colonisateur et protecteur américain.

L’exemple le plus notable de ces changement est visible aujourd’hui au niveau de la langue. Le japonais a intégré un quantité importante de mots d’origine anglaise, orthographiés en Katakanas.

Parmi les autres signes apparents, nous citerons le succès des sports comme le baseball (yakyû) ou le golf (souvent présent dans les films du réalisateur japonais), la présence de combinis (de l’anglais « convenience store ») à tous les coins de rue.

Les films de Ozu montrent une société en pleine évolution, avec des codes sociaux, des traditions et valeurs ancestrales, qui sont menacés par l’américanisation et la libéralisation du pays.

Au cœur des problématiques du cinéaste, la famille japonaise, en lente désintégration.

L’intérêt des film de Ozu tient également à sa façon de filmer les attitudes caractéristiques des Japonais, tout en pudeur, méticulosité, avec des rituels bien huilés dans les gestes quotidiens, une façon particulière de concevoir les rapports sociaux.

On y découvre également tout le poids des traditions et de la famille, ainsi que les différences entre les générations, avec d’un coté des anciens attachés aux valeurs collectives et familiales, et de l’autre une jeune génération plus individualiste, baignant dans la société de consommation, avec des préoccupations principalement matérielles et l’apparition des loisirs.

On retrouve aussi dans les films de Ozu quelques unes des valeurs séculaires véhiculées au Japon: le respect des anciens, la primauté du groupe, l’importance du travail, et le sacrifice de l’individu.

Parmi les œuvres notables facilement trouvables en France et sur la toile, nous citerons les très connus, Le goût du sake, Voyage à Tokyo, et Fleur d’équinoxe.

 

 

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